La carte de visite papier
Tout le monde connait la carte de visite, ce petit bout de papier qui paraît si simple mais qui va vous surprendre. Nous allons comparer dans 2 articles distincts les cartes de visite en format papier et ensuite en format numérique sur la base de l’outil Glibl.
La dimension de la carte de visite standard est de 55x85mm et pèse environ 2g.
Nous pouvons penser que ce petit bout de papier a un impact très faible sur l’environnement, mais il faut le considérer dans son volume Global.
Presque toutes les entreprises dans toutes les activités impriment des cartes de visite, même les particuliers impriment parfois des cartes de visite. Les imprimeurs ne communiquent pas sur leurs chiffres mais on estime qu’il s’imprime chaque année en France entre 200 et 500 millions de cartes de visite papier.
L’industrie du papier est la 3ème industrie la plus polluante.
Le papier provient en majorité de la coupe des arbres, et même si l’on pense que c’est une ressource durable et renouvelable, ce qui est vrai, c’est la transformation de l’arbre pour obtenir le papier qui engendre un impact très important sur l’environnement.
De plus, la coupe d’arbres supprime une source de captation du CO2, qu’il faut replanter et cela met une dizaine d’années pour retrouver le même volume de captation de CO2 que l’arbre coupé.
La fabrication du papier nécessite une forte consommation d’énergie et des rejets importants de polluants dans les sols, dans l’eau et dans l’air.
Ainsi, selon le CNRS, fabriquer 1 kg de papier consomme environ 500 L d’eau.
Ensuite ce sont près de 30 produits chimiques qui sont utilisés pour dissoudre la lignine du bois, donner l’aspect au papier, sa couleur, sa densité, etc.
Niveau énergie, il est nécessaire de consommer 5 kWh d’énergie pour 1 kg de papier.
Ainsi, pour reporter sur la carte de visite papier qui pèse 2g, il est nécessaire de consommer minimum 1 litre d’eau, 10 Wh d’énergie et une trentaine de produits chimiques juste pour sa fabrication. Son rejet en éq CO2 est calculé à 1g par carte de visite.
Ensuite il y a l’impression. Celle-ci nécessite également l’utilisation de produits chimiques pour les encres et la finition avec du vernis qui vient recouvrir la carte la plupart du temps.
Enfin, il y a le transport des cartes de visite depuis l’imprimeur vers son client (passant parfois par un intermédiaire comme une société de communication, ou le service achat ou DRH pour une entreprise).
Une fois la carte de visite livrée, elle est utilisée. Son utilisation consiste en sa distribution auprès de clients ou prospects pour créer la relation commerciale.
Il faut savoir que 80% des cartes de visite distribuées sont jetées ou perdue en 4 jours en moyenne (même 95% en 7 jours).
Si elle n’est pas recyclée, la carte peut finir dans la nature, en enfouissement ou incinération. Le papier qui se décompose rejette du méthane, qui pollue 25 fois plus que le CO2.
Il faut savoir que la carte de visite papier a aussi un impact sur le numérique.
En effet, les cartes de visite sont commandées auprès d’un imprimeur et elles nécessitent l’échange de mails pour la validation des commandes. Ainsi, il s’échange en moyenne 5 mails avec des pièces jointes pour valider le visuel.
Il faut savoir qu’un mail avec une pièce jointe de 1Mo rejette un éq CO2 de 20g, nous sommes donc à 100g éq CO2 pour chaque commande de carte sur la partie numérique.
Pour la carte de visite papier, il faut donc prendre son impact dans son ensemble ainsi que son utilisation et sa durabilité. Son impact individuel semble faible mais dans son ensemble, l’impact est très important, et son utilisation instantanée et peu durable (80% jetées ou perdues en 4 jours) en font un produit à usage unique comme un emballage.
Si l’on reporte sur le volume initial de 200 à 500 millions de cartes de visite imprimées chaque année en France, ce sont donc entre 200 et 500 millions de litres d’eau consommés (entre 80 et 200 piscines olympique), des tonnes de produits chimiques utilisés, 2 à 5 GWh d’énergie consommés et un rejet associé en éq CO2 de 2 à 5 tonnes (soit l’équivalent de 2 à 5 allers-retours Paris-New York en avion).
Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.
Alors, avant d’imprimer vos cartes de visite dans notre économie en pleine transformation digitale et environnementale, demandez-vous s’il n’existe pas d’autres solutions plus respectueuses de l’environnement.
Nous présentons dans le prochain article l’étude d’impact de la carte de visite en format numérique avec l’outil Glibl pour vous proposer des solutions alternatives (Article ici). Le numérique possède aussi son impact sur l’environnement et il est nécessaire de le mesurer pour comparer de manière éclairée les différentes solutions.